CD Olivier Cottet « La guerre des bassons n’aura pas lieu » (2017) par Alexandres Salles (basson) et Suzanne Marie (violon)
Les 2 pièces ont été créées le 29 janvier 2012 à Dourdan (Essonne), par Élisabeth Kissel (basson) et Pierre-Olivier Queyras (violon)
Un petit bis pour violon et diable ( = violon à 4 mains! le diable/violoniste pouvant être le/la bassonniste), parodiant « L’histoire du soldat », existe aussi. Il peut être joué seul ou comme transition entre la présente œuvre et celle de Stravinsky et s’intitule » ‘y a archets… ‘y a beaucoup archets « .This work was composed as a little complement to Ramuz and Stravinsky’s « The soldier’s tale », but with an inversion : here the bassoon is more important than the violin.
Note that I wrote a second piece : a short encore for violin and devil (4 hands violin ! A bassoonist can play it). It is a parody of « The soldier’s tale ».
Premieres of the 2 pieces : 29 january 2012 in Dourdan (France); Élisabeth Kissel (bassoon) and Pierre-Olivier Queyras (violon and mutes collecting).
Alexandre Salles* : les 6 miniatures de I. B. Bellocq
pour basson avec accompagnement de violon
« La guerre des bassons », titre de ce nouveau disque**, est celle des conflits épiques apparus ces dernières années entre musiciens, chefs d’orchestre et orchestres au sujet des différents systèmes de basson.
Les 6 Miniatures de Bellocq complètent, d’après mon interprétation, cette thématique de la guerre. J’y ai décelé l’évocation des caractères fondamentaux du basson : l’orgueil, le brio d’une part, et, d’autre part, la couardise et l’angoisse, comme dans le premier mouvement du concerto pour basson de Mozart.
Pour aborder l’interprétation de cette pièce, j’ai voulu voir le basson s’incarner en un poilu fier de partir au combat (Miniature 1), le violon représentant sa conscience modératrice.
Cependant, le basson entrevoit sa fin tragique (accords dissonants). Après un accès d’héroïsme, la peur le saisit (Miniature 2) et il trouve le réconfort dans l’image maternelle (choral de la Miniature 3).
Attaqué par des salves de shrapnels (début de la Miniature 4), il est blessé et appelle au secours (allusion au solo du Sacre du Printemps… !) et l’on assiste alors à son séjour tragique dans la tranchée : arythmie cardiaque, bruits de rats ou de poux, plaintes (fin de la miniature 4 et Miniature 5).
Il déroule, dans la Miniature 6, le film de sa terrible existence. La cadence finale nous laisse penser qu’il s’en sortira et reviendra, après la guerre, jouer avec les rescapés qui constitueront l’orchestre hétéroclite de l’Histoire du Soldat. Il survit…
(Alexandre Salles, 2014)
* 3 Premiers Prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, professeur de basson historique et de basson moderne au Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Orsay.
**L’œuvre a été enregistrée par Alexandre Salles (basson) et Suzanne Marie (violon);
disque Aspic / Couak musique (2014)
Sur ce disque interviennent aussi les bassonnistes :
Giorgio Mandolesi, Marc Vallon, Lola Descours et François Charruyer,
tous jouant sur des instruments créés par Olivier Cottet.