3 flûtes
la flûte 3 joue aussi la flûte alto en sol
flute 3 plays alto flute in G too
I Avec entrain…
II Allegro pizzicato
III Orphée aux aux enfers
IV Demi-final
création de la version pour 3 flûtes en 1996 au festival d’Aulnay par le trio d’Orphée : Florence Bellon, Edison Carranza, Ivane Béatrice Bellocq
création d’une version scénique avec 4 flûtes en 1997 à Prato (Italie) par Flut’Ensemble : Bruna Perraro, Silvia di Marino, Tiziano Cantoni, Elena Molinari
création de la version pour 4 flûtes en 1999 à Toulouse par le quatuor Syrinx : Fabienne Brusq, Cécile Grabias, Jean-Robert Gasciarino, Bénédicte Roussel
enregistrement Radio-France (audio)
Si la première des quatre pièces de ce divertissement reprend l’idée de « Pacific 231 » d’Arthur Honegger (description du démarrage et de la course d’une puissante locomotive à vapeur), les trois suivantes sont plutôt des évocations de voyage ferroviaire :
-la seconde a un tempo rapide, et, comme celui que font les jonctions des rails sous un train lancé à grande vitesse, immuable et étrangement immobile
-troisième : dans la torpeur d’un long voyage, un passager rêvasse et pendant quelques minutes laisse cohabiter dans son imagination une chanson serinée par des enfants du wagon et les sons feutrés et continus du train en régime de croisière; son rythme obsédant fini par s’effacer, le sommeil gagnant le voyageur
-« demi-final » : ce titre est un clin d’œil à celui du second poème symphonique de Honegger, « Rugby » (le premier étant « Pacific 231 », le troisième et dernier ne portant pas de titre particulier). Il commence par une période d’attente dans une gare de triage, avec parfois quelques secousses et mouvements inexpliqués. Puis le train rejoint rapidement une station et termine son voyage.
« Il faut beaucoup d’efforts pour ne pas se figurer que le cheval de fer est une bête véritable. On l’entend souffler au repos, se lamenter au départ, japper en route; il sue, il tremble, il siffle, il hennit, il se ralentit, il s’emporte; il jette tout le long de la route une fiente de charbons ardents et une urine d’eau bouillante. »
Victor Hugo (à Adèle, 1837)
Cette pièce est un divertissement.
En 2004, certains lecteurs de la vénérable revue « La vie du rail » se sont indignés de son titre, « Pacific 232 ». En effet, dans « Pacific 231 », le nombre 231 est en fait une série de 3 chiffres (2, 3, 1) à la signification précise, concernant le nombre d’essieux de la locomotive : dans ce cas, 2 essieux à l’avant, 3 au milieu, 1 à l’arrière. C’est le modèle Pacific. Si l’un des chiffres est changé, ce n’est plus une Pacific.
Pour la première fois dans l’histoire de la musique, le titre déposé officiellement pour une œuvre était donc faux, et même : impossible!! Cela à l’insu du plein gré de son auteure qui l’a su bien trop tard pour pouvoir rectifier.
La pièce eût donc dû être appelée « 05 002 », ce charmant nom, quoiqu’un peu moins évocateur, désignant la locomotive 2-3-2, une motrice de la Reichsbahn qui œuvrait à la même époque entre Berlin et Hambourg…
Das erste der vier Stücke dieses Divertimentos nimmt die Idee des Honeggerschen « Pacific 231 » wieder auf (Beschreibung des Starts und der Fahrt einer mächtigen Dampflokomotive), während die drei folgenden eher Heraufbeschwörungen einer Bahnreise sind:
– Das zweite hat ein rasches und, wie die Schweißnähte der Gleise unter einem schnell fahrenden Zug, unveränderliches und merkwürdig unbewegliches Tempo.
– Das dritte : in der Dumpfheit einer langen Reise träumt ein Passagier und überlagert einige Augenblicke lang in seiner Vorstellung ein von den Kindern im Wagon gepfiffenes Lied mit den gedämpften fortlaufenden Geräuschen des bei Höchstgeschwindigkeit fahrenden Zuges ; sein eindringlicher Rhythmus tritt schließlich in den Hintergrund, während der Reisende vom Schlaf übermannt wird.
– Demi-Finale : der Titel spielt an auf den des zweiten symphonischen Gedichts von Honegger : « Rugby » (das erste trägt den Titel « Pacific 231 », das dritte und vierte sind ohne Titel) ; Er beginnt mit einer Wartezeit in einem Verschiebebahnhof, mit gelegentlichen Stößen und unerklärlichen Bewegungen. Dann fährt der Zug rasch in einen Bahnhof ein und beendet seine Fahrt.
Übersetzung : Anja Thomas